Bimb' à Croc, Eldaryaddict !

Petit périple de poupée

Chapitre I : Fuir la Peste

« Mamaaaaan !

- Oui ma chérie ?

- Je peux emmener ma poupée Didi au parc ?

- Mais ma chérie tu sais bien que tu risquerais de la perdre...

- Mais je veux la montrer à mes copines !

- Bien bien ma chérie... on prendra Didi avec nous... mais fais attention ! Allez, prépare-toi vite, je t'attendrai en bas. »

La mère redescendit tandis que son enfant s'en retournais à sa chambre annoncer l'heureuse nouvelle à l'intéressée, en la tirant joyeusement par
les cheveux :

« Ah Didi, aujourd'hui tu vas être contente, aujourd'hui, je vais te montrer à mes copines ! Tu vas voir, elles sont toutes drôles ! »

Aïe !! Tu me fais mal sale peste ! pensa la poupée, Et puis je ne m'appelle pas Didi ! Mais comment a-t-elle pu avoir l'idée de ce nom ridicule ?

« C'est dommage que tu ne parles pas, j'aurais bien aimé avoir une sœur moi ! »

Si tu savais... Mais ! Mais AAAAAAAAAAAAAAH !! Est-ce qu'il serait possible d'arrêter de me secouer dans tous les sens ?! Non pas le mur !!

Et l'enfant s'en alla se brosser les dents. Dès que la porte fut fermée, les six poupées s'animèrent :

« Eh ! Didi !

- Ah non ! Arrêtez avec ce nom affreux ! Je m'appelle Marikoh ! Et vous êtes prié de le prononcer « Maliko ». Vous voyez ? Ça sonne déjà mieux !

- C'est ça Didi !

- Arrête de l'ennuyer Méline, rétorqua Citronnelle, tu vois bien qu'elle n'est pas d'humeur... Enfin elle vient tout de même de se manger un mur... Tu n'as pas trop mal ? Rien de cassé ?

- Mais oui ça va ! répondit Marikoh, Eh ! J'ai cinq ans de service auprès de cette Garce, je suis solide ! En revanche, je vais vous dire au revoir les amies. Car maintenant c'est fini. J'en ai plus qu'assez d'être maltraitée en permanence, de ne pas être aussi libre que je le souhaiterais et puis... de me faire appeler... « Didi ». Je vais profiter de la promenade au parc pour m'échapper ! »

Ses cinq colocataires la dévisagèrent un instant, d'un regard où pointait l'ébahissement, l'inquiétude et immanquablement la tristesse. Étouffant le silence qui s'installait, Citronnelle repris :

« Marikoh... Tant d'autres sont parties... Tu ne vas pas nous quitter, toi aussi ?

- Si Citronnelle... cinq années, c'est vraiment trop. Cela fait déjà un an que j'y réfléchis, et maintenant, ma décision est prise. Cette fille, c'est une maladie, je vais mourir si je reste ! Je l'ai dit, c'est la Peste !

- … Pour aller où ? Comme ta grand-mère dont tu nous as tant parlé ?

- Exactement, direction Bimboland ! Ma grand-mère m'a laissé le code de la porte dimensionnelle. Je l'ai tant relu que je le connais à présent par cœur ! Je l'ai même recopié en cinq fois, pour que vous aussi, vous puissiez fuir la Peste, la Garce, l'Horrible... Je vous fais cadeau des 97 sobriquets restant ! »

Elles se firent de longs adieux, avant que l'Affreuse ne vienne la chercher. Arrivée au parc, cette dernière déposa sa poupée fétiche au milieu des affaires de sa mère – assise sur un banc – afin de courir aux jeux. Marikoh surveillait discrètement la mère de l'enfant quand une fillette tomba à ses pieds. Profitant d'un léger moment de panique, Marikoh s'enfuit.

De l'aire de jeux, le chemin à parcourir n'étais pas compliqué. Aller au labyrinthe, puis marcher droit jusqu'à arriver au cœur de ce dernier. Entrer dans la petite serre, chanter l'appel de la Reine des Fées. Là, lui donner le code puis indiquer notre nom.

Marikoh fut bien surprise en découvrant la Reine des Fées. Elle s'était imaginée une créature avec de longues ailes verte transparentes, des cheveux roses garnis de perles, une couronne de diamant et une somptueuse robe.

Lui faisait face une sorte de lutin vêtue dans un style... surprenant. Et pourtant ce n'était pas pour lui déplaire. Son physique était parfait, sa peau plus belle encore que celle des humains. Quelle hâte elle avait d'émigrer !

« Bonjour Marikoh. Comme tu t'en douteras aisément, je suis la Reine des Fées... Non non, ne me demande pas mon nom, ce n'est pas la peine ! Déjà parce que je ne m'en souviens pas, oui c'est comme ça, bah je n'ai pas choisi hein ! Je suis tomb- Non mais ça ne va pas ! Tu ne crois tout de même pas que tu pourrais réussir à te faire révéler toute ma vie ainsi ! Les jeunes, j'vous jure... Ah oui, j'suis jeune. Ah ! Et je ne te dirai de toute façon pas mon nom parce que... Ils se trouvent que je suis Reine, ma chère amie... Tu n'es donc autorisée qu'à m'appeler ainsi.

Je vais te faire basculer dans notre monde, puisque tel est ta volonté ! Avant cela... Je suis désolée, je ne dispose pas de beaucoup de temps en cette période : c'est l'époque des festivités d'Avril à Bimboland et avec les chasses aux œufs, nos tâches habituelles etc., nous avons beaucoup de choses à faire. Je ne pourrai donc pas t'accompagner afin de te présenter notre contrée. Cependant, une autre personne se présentera à ton arrivée. Allez, bon voyage, bises, je te quitte ! Oh ! Et j'allais oublier ! L'autre personne, tu la reconnaîtras facilement, il s'agit d'une Princesse Neko Girl. Des femmes-chats. 'Lut, en retard ! »